Meet the makers : Laura Prillard, sérigraphe
Quel est ton profil de maker ? As-tu toujours aimé fabriquer par toi-même?
J’ai fait des études de graphisme et c’est dans ce cadre que j’ai commencé à toucher à certaines machines comme la découpeuse laser ou la fraiseuse numérique CNC car c’est du matériel dont disposait mon école. Durant mon année de diplôme, j’ai passé beaucoup de temps dans l’atelier bois de l’école pour travailler le volume et réaliser des objets de scénographie qui pourraient mettre en valeur mon travail graphique (présentoire, scénographie, pupitre …).
Comment es tu arrivée au fablab ? Qu’est-ce qui t’a motivée à venir ?
J’ai découvert ce monde à travers la rédaction de mon mémoire de designer graphique qui porte sur le mutualisme et le design partagé. Je me suis penchée sur des questionnements liés au « faire soi-même » et au monde des makers, son éthique, la non hiérarchie, le partage de savoirs ainsi qu’à la mise à disposition d’outils et leur démocratisation.
Aujourd’hui, des années plus tard, dans le cadre de mon travail et de ma pratique graphique, j’ai besoin d’avoir un accès facile et ponctuel à certaines machines. Le fablab est donc l’endroit privilégié pour usiner des petites séries de pièces.
Quels sont les avantages de fréquenter un fablab ou un atelier partagé ?
Déjà, le fait d’avoir accès à des machines qui coûtent relativement cher et qui ne sont pas aussi accessibles normalement.
Ensuite, il y a le partage de connaissances et les formations qui y sont dispensées afin de te rendre autonome. Si tu as besoin d’aide, il y a des makers autour qui peuvent également te donner un coup de pouce.
Enfin, ce que j’aime particulièrement, c’est le mélange de profils qu’on va retrouver dans ce genre de lieux. Ça permet de rencontrer des gens qui font des choses complètement différentes de toi mais qui ont la même vision de la créativité et du travail.
Quelle est ta machine de prédilection ? Pourquoi ?
La découpeuse laser sans aucun doute, car c’est la machine que j’utilise le plus actuellement.
Je l’utilise surtout pour graver sur le bois car ça apporte une autre dimension aux projets que je porte. Sa prise en main est facile et rapide, c’est une machine assez accessible qui permet de toucher à beaucoup de matières différentes, du bois, du plexi, etc., et qui te permet d’obtenir de supers rendus.
J’apprécie de pouvoir jouer avec les réglages de la découpeuse laser, il y a moyen de faire des choses assez différentes et de s’amuser, même dans le contexte d’une pratique artistique.
Je suis sérigraphe de base et en ce moment je fais pas mal de sérigraphies sur bois. Le fait de mêler la découpe laser et la sérigraphie me permet de créer de nouveaux objets.
Ton conseil à une personne qui n’est jamais venue dans un fablab/atelier partagé? Et aux makers ?
Il faut être curieux et faire le premier pas pour essayer de comprendre une machine afin d’atteindre une certaine autonomie qui est d’ailleurs assez gratifiante car tu arrives vite à faire de supers choses avec tes mains.
Le conseil que je donne souvent c’est d’oser et de ne pas avoir peur de se tromper. Ça s’applique bien à cet univers de makers.
Parle-nous de tes projets.
Je peux vous parler du Kitoño. Il s’agit d’un kit de sérigraphie à la maison qui veut offrir un accès facile et simplifié au grand public. Il s’adresse aussi bien à une famille avec des enfants qui souhaiteraient pratiquer des activités créatives le weekend qu’à un.e indépendant.e qui aurait lancé son business et qui voudrait sérigraphier des cartes de visite ou du packaging.
Ce kit propose deux techniques alternatives (et simplifiées) à la sérigraphie traditionnelle pour que tout à chacun puisse sérigraphier facilement et rapidement chez lui son propre visuel.
Le cadre et la racle de sérigraphie présents dans le kit sont fabriqués ici à Bruxelles.
De futurs projets? Des machines ou techniques à tester?
On lance bientôt « bibi, le camarade créatif », un nouveau projet qui consiste en une pochette créative pour les enfants de 6 à 10 ans et qui fonctionnera avec un abonnement trimestriel. Chaque trimestre, les enfants recevront 3 activités manuelles à bricoler et faire soi-même à la maison. Les thèmes tourneront autour des saisons et là, en l’occurrence, la première édition qui arrivera au printemps aura pour thèmes les fleurs et Pâques.
L’idée de ce projet est de mettre en avant les techniques artisanales de fabrication et de production. Chaque activité est conçue et produite dans nos ateliers grâce au savoir-faire d’artisans. Dans le premier numéro on retrouve une fleur en bois à construire (les modules de bois sont découpé à la CNC), un vase à colorier (le vase est sérigraphié) et un jeu d’oeufs à personnaliser (les oeuf sont gravés et découpés au laser puis personnalisés grâce à des planches de stickers elles-même découpées au plotter de découpe)
Si tu souhaites soutenir ce projet, un crowdfunding est lancé et est en ligne jusqu’à la mi-mars! Rendez-vous sur la page KissKissBankBank de Bibi !
Découvre en plus sur le monde de la sérigraphie et sur le travail de Laura sur le site de l’Atelier Bitoño. Tu peux aussi les suivre sur Facebook et Instagram. Soutiens le projet bibi via le crowdfunding!
Toi aussi tu souhaites utiliser une découpeuse laser ? Découvre toutes les formations du Cityfab3 ici.