Meet the makers : Philipe Carron, customisation de guitares électriques
Quel est ton profil de maker ? As-tu toujours aimé fabriquer par toi-même?
J’ai toujours aimé personnaliser des objets. Je me souviens de moi, plus jeune, dessinant déjà sur des sacs ou des vêtements entre autres. Et comme je suis également un passionné de musique depuis l’enfance, c’est dans cet esprit que j’ai customisé ma première guitare. J’étais lassé de voir qu’elles se ressemblaient toutes. J’avais envie d’avoir MA guitare. Un instrument à mon image, cohérent avec la musique que je faisais et qui allait me donner envie de jouer avec lui encore et encore. Je n’avais évidemment pas les moyens d’acheter une guitare neuve ou de la faire fabriquer, j’en ai donc trouvé une d’occasion que j’ai customisée au ciseau à bois directement.
Je suis autodidacte dans à peu près tout ce que j’ai acquis comme connaissances au cours de ma vie et j’ai énormément appris en ligne. Actuellement, je travaille dans le motion design et la réalisation. Avant ça, j’ai fait de la scénographie et de la décoration pour des spectacles de danse contemporaine ou sur des défilés de mode parisiens, par exemple. J’étais donc déjà dans la matière avant d’être dans l’informatique mais ces derniers temps, le côté informatique, le virtuel, a beaucoup pris le dessus sur le reste ; et je dois avouer que le fait de customiser des guitares en parallèle me fait du bien et me permet de sortir la tête des écrans pour revenir à la matière, au concret.
Comment as-tu découvert l’univers des fablabs ?
Google est mon ami ! À la base, je ne cherchais pas un fablab en particulier ni même le concept du fablab en tant que tel. J’étais à la recherche de machines spécifiques pour développer mon projet. J’ai d’abord été membre à la microfactory parce qu’ils ont un pôle bois et un pôle métal mais également un plotter vinyle dont j’ai besoin de temps en temps. Ensuite, je suis arrivé au cityfab3 pour l’imprimante 3D dans un premier temps, car je réalisais des bijoux avec un ami ainsi que d’autres créations imprimées en 3D destinées à un musée.
À l’époque, j’ai entendu que le cityfab3 allait se doter d’une découpeuse jet d’eau. Je l’ai attendue longtemps et c’est maintenant la machine que j’utilise le plus pour découper mes plaques de métal.
Quels sont les avantages de fréquenter un fablab ou un atelier partagé ?
Ces lieux sont vraiment top. Ils te donnent accès à beaucoup de machines réunies dans un seul et même lieu à des tarifs abordables. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est la rapidité d’apprentissage que peut offrir ce type d’endroits. Ça ne me dérange absolument pas de bosser seul mais il faut dire que tu apprends évidemment moins vite que quand tu es entouré de personnes douées avec lesquelles tu peux échanger et transmettre des connaissances.
Quelle est ta machine de prédilection ? Pourquoi ?
S’il y en a bien une dont je ne pourrais plus me passer, c’est la découpeuse jet d’eau. En plus d’être assez facile à utiliser, elle est hyper précise et elle me simplifie réellement la vie en découpant mes plaques de métal rapidement et proprement. Ça m’évite le travail lent et fastidieux de la découpe à la main.
C’est une véritable aubaine d’avoir accès à cette machine parce que, quand tu veux faire découper des pièces à la jet d’eau chez un professionnel et que, comme moi, tu ne fais pas de quantité, tu ne l’intéresses pas et les prix sont élevés.
Ton conseil à une personne qui n’est jamais venue dans un fablab/atelier partagé? Et aux makers ?
Un conseil ? Vas-y, n’hésite pas ! De toute façon, si ça ne te plaît pas, tu ne perds rien donc vas-y et tu verras si ça te convient. Je dois avouer que quand on se lance, au début, les machines sont un peu intimidantes. Comme je l’ai expliqué, j’ai déjà bricolé dans le cadre de mes anciens boulots mais là, on rentre dans de la machinerie professionnelle qui peut rapidement devenir dangereuse. Après, une fois que tu es dedans, c’est comme pour tout : si tu t’y mets à fond et que tu n’es pas plus bête qu’un autre, ça va tout seul. Et puis encore une fois, des gens seront là pour te guider si besoin.
Quelle est ta machine de prédilection ?
S’il y en a bien une dont je ne pourrais plus me passer, c’est la découpeuse jet d’eau. En plus d’être assez facile à utiliser, elle est hyper précise et elle me simplifie réellement la vie en découpant mes plaques de métal rapidement et proprement. Ça m’évite le travail lent et fastidieux de la découpe à la main.
C’est une véritable aubaine d’avoir accès à cette machine parce que, quand tu veux faire découper des pièces à la jet d’eau chez un professionnel et que, comme moi, tu ne fais pas de quantité, tu ne l’intéresses pas et les prix sont élevés.
Parle-nous de tes projets.
Carron Custom Guitars, ce sont des guitares électriques artisanales que je fabrique à l’unité ou sur commande pour des demandes particulières.
Avide de techniques et de connaissances, je réalise le design et la customisation de mes guitares de A à Z mais je contrôle également la fabrication durant tout le processus en essayant d’accomplir le plus de tâches par moi-même.
Techniquement, et même si j’en apprends tous les jours, je ne peux pas tout réaliser seul. C’est pourquoi je trouve des gens pour m’aider à faire aboutir mes projets. En ce moment, je travaille avec un luthier, Victor, qui m’aide sur certains aspects techniques du bois, mais également en partenariat avec deux marques françaises, Skull Strings qui équipe toutes les cordes sur mes créations et Asyllum Pickups pour les micros. C’est important pour moi de travailler avec des artisans et des partenaires proches de moi, à l’écoute et qui, le cas échéant, savent répondre à mes besoins quand ils sortent des normes de l’industrie de la guitare traditionnelle. Je peux discuter avec eux, leur exposer mes demandes et, pour peu qu’ils en aient les possibilités techniques, y répondront.
Si tu souhaites en savoir plus sur le travail de Philippe, rendez-vous sur le site de Carron Custom Guitars !
Toi aussi tu souhaites utiliser une découpeuse jet d’eau ? Découvre toutes les formations du Cityfab3 ici.
Crédit photos: Ingrid Otto