Meet the makers : Quentin Liard, designer et maker
Quel est ton profil de maker ? As-tu toujours aimé fabriquer par toi-même?
J’ai passé mon enfance a bricoler, bidouiller, fabriquer, réparer… et j’avais un peu perdu le goût en grandissant (les déménagements fréquents, les études puis le travail, la pratique d’autres activités créatives…). J’ai étudié le graphisme et j’ai ainsi plongé dans un monde quasi uniquement numérique pendant longtemps. Finalement, la découverte des fablabs et makerspaces m’a reconnecté à ce plaisir de la fabrication, avec une nouveauté : la technologie qui m’accompagnait au quotidien dans ma pratique créative rejoignait les souvenirs de bricolage avec les bouts de bois de mon grand-père. Le mix parfait !
Comment es-tu arrivé au fablab ? Qu’est-ce qui t’a motivé à venir ?
Des connaissances habituées de la Microfactory et du CF3 m’ont fait découvrir cet univers makerspace et surtout la partie fablab. Différents graphistes, illustrateurs et consorts… Qui étendaient leur pratique par l’utilisation des machines et des outils numériques. J’ai tout de suite été intéressé : la complexité des machines demandant une véritable initiation sans pour autant interdire l’expérimentation, l’ambiance et la convivialité des utilisateurs et gérants, la source inépuisable d’assistance qu’offrent les personnes que l’on croise sur place (toujours prêtes à donner un conseil ou une assistance musculaire)!
Quels sont les avantages du Cityfab3 ?
Je suis membre à la Microfactory à Molenbeek, qui me convient pour une question d’espace et de pluralité des outils mis a disposition. Etant tout proche du Cityfab3, je peux facilement y effectuer une partie de mon travail. Le plus gros avantage pour moi c’est la complémentarité et la qualité de la CNC mise à disposition ainsi que la souplesse quand a l’apprentissage et l’accès. Je ne suis pas (encore) un spécialiste, mais les performances sont indéniables…
Quelle est ta machine de prédilection ? Pourquoi ?
La CNC donc, sans hésitation. Cette machine mêle tout ce que j’aime dans la création: une forte demande de réflexion au préalable. Une partie de conception numérique, visuelle qui est à la fois libre et contrainte par les limitations techniques de l’outil. Une machine complexe de prime abord mais qu’on aime découvrir en comprendre. Et enfin une demande de travail manuel tout de même – pour la finition – où l’on touche, sent et perfectionne cet objet que l’on a conçu pendant si longtemps sur un écran.
Ton conseil à une personne qui n’est jamais venue dans un fablab/atelier partagé ? et aux makers ?
Si tu te dis que tu aimerais bien faire des choses dans un endroit comme celui-ci, mais que tu n’as pas de projet ou d’idées, viens tout de même. Passer un après-midi autour de gens qui poncent, soudent, vernissent, discutent, débattent de techniques et d’outils… Ça relance toutes les motivations et ca donne l’inspiration qu’on ne trouve pas à la maison.
Si tu es déjà un maker, change pas, surtout ne pars pas seul dans ton coin et reste dans le partage. Créer c’est partager et partager pendant tout le processus est beaucoup plus gratifiant que de ne partager que le résultat final.
Parle nous de ton projet…
Je lance en ce moment Amovi. Il s’agit de concevoir et fabriquer des meubles en bois qui ont la particularité de ne nécessiter aucun outil pour être assemblés. Ils sont ainsi montables et démontables à souhait, sans pour autant délaisser l’esthétique et le design.
Je réfléchit donc tout le temps à des nouveaux systèmes d’assemblages de pièce qui permettent d’utiliser mes créations aussi facilement que tout meuble bardé de quincaillerie. Le but est de limiter le circuit d’approvisionnement pour la production, et également de pouvoir tout concevoir et produire de A à Z, seul et à Bruxelles.
L’autre avantage est que les créations sont très faciles a emballer puisqu’il s’agit seulement d’éléments plats (“flatpack”) ce qui minimise l’impact écologique pour le transport (je peux livrer 6 tabourets à vélo sans problème!) ou l’expédition.
On peut noter aussi que toute pièce abîmée est facilement remplaçable.
De futurs projets / machines ou techniques à tester?
Je viens tout juste de finir la phase de prototypage de mes premiers meubles mis en vente, je vais maintenant devoir produire un peu de ces prototypes validés! Je continue également à concevoir et réfléchir à de nouveaux produits (comme un lit, un porte-manteau…).
Je lorgne un peu aussi sur l’apprentissage de la nouvelle découpeuse jet d’eau du Cityfab3. Probablement pour de la découpe de matériaux de récupération !
Découvrez le travail de Quentin sur son site, son Insta ou sa page Facebook.
Vous aussi vous souhaitez utilisez une fraiseuse numérique CNC? Découvrez nos formations.